Le retour du Roi (avec un boomstick)
Atteint de Trouble De l’Attention Hyperactif, ou TDAH (et pas TDLAH parce que les anagrammes suivent la règle de la coolitude), j’acquière et change d’hyperfixation comme d’autres de chemises. Il y a deux mois je bricolais avec Blender et Unreal Engine 4 pour voir et faire un jeu vidéo, aujourd’hui j’ai lu un article de Canard PC sur le journalisme indépendant et j’ai compris que Yahtzee n’est pas juste un connard qui crache sur tout pour des vues (ce qu’inconsciemment j’avais compris, mais parfois les évidences ont besoins d’être explicités). Ce qui n’est pas forcément un mal, car maintenant je sais me servir de blender suffisamment pour bricoler avec.
C’est là que je me suis souvenu de ce vieux site mon pauvre père m’avait fait quand j’avais douze ans, quand je n’était pas encore conscient de ma condition et que de ce fait je demandais la lune et les étoiles pour mon anniversaire comme un fils de riche s’ennuyant de sa montagne de jouets et de serviteurs (à l’exception des Legos, parce que c’est des Legos et absolument personne ne peut s’ennuyer de ces mines anti-tarse). Et après un coup de fils au dit Père, qui me supporte et m’aime toujours malgré tout, je retourne enfin dans mon royaume… juste pour le retrouver assailli par tellement de bots et spam tentant de vendre du viagra, je suspecte que la moitié ont été procrées à même les commentaires.
Du ménage s’impose, et du ménage à la Ash “The Chin” Williams défonçant des zombies (inutilement légalement distinct) au moyen-age à coup de fusil à pompe. Ce qui est pertinent, car aujourd’hui on parle de Shotgun King
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Shotgun King est, tout comme Pawnbarian, un jeu d’échecs avec un twist (ou torsion en Français). Ce qui n’est vraiment pas nouveau, le genre du “chess-like” date d’avant les jeux vidéos, comme le Shōgi Japonnais ou toutes les variantes du Tafl Norrois.
La dite torsion étant, toujours comme Pawnbarian, que vous êtes un seul couillon contre une armée dans une série d’affrontement en Rogue-like. Dis comme cela pour n’importe qui ayant joué au moins une fois aux échecs, la torsions semble être des bijoux de familles, mais les deux jeux possède des ajouts permettant d’équilibrer le rapport de force. Ce qui pour certains puriste doit rester une torsions de la cheville. Et c’est là que ma comparaison avec Pawnbarian s’arrête, car les deux jeux sont radicalement différent.
Dans Shotgun King, le petit ajout est bien évidemment le fusil royale éponyme. On ne se contente pas de “manger” les autres pièces, on les troue de gros sel et on répand leurs morceaux sur l’échiquier. Ce qui est certes une manière plutôt horrible d’y penser, mais l’es-ce plus que le cannibalisme à peine dissimulé dont personne ne parle ? Je ne suis pas étonné que tout le monde s’est silencieusement mit d’accord pour dire “capturé” de nos jours. Il s’agit d’ailleurs du shotgun le plus réaliste qu’on peut trouver dans un jeu vidéo : plus efficace à courte distance, mais reste néanmoins capable de défigurer et saigner à blanc un pauvre randonneur à 45 mètres. Cependant, le Roi qui nous sert de protagoniste n’a pas seulement ce bâton de mort, d’ailleurs il en a plusieurs déblocable dont un avec une baïonnette… dire que “l’ironie est la lâcheté des fort” ne fut jamais aussi juste, il a aussi la capacité d’emprisonner et canaliser l’âme de ses victimes pour pouvoir se déplacer comme eux et continuer son carnage. Ce qui est effectivement plus horrible que le cannibalisme passé sous silence.
Bien sûr, on doit se demander quel est l’utilité de canaliser les jambes courtes d’un pion alors qu’on a les jambes légèrement moins courte d’un roi, et bien aucune. C’est pour cela que notre emplacement d’âme ne sera pas prise par celle d’un pion à moins que l’on acquière la carte d’amélioration qui permet de les utiliser pour rendre le bâton de mort et de larmes rouge encore plus létale, pour le plus grand plaisir de ceux dont la NRA a bien nettoyer la cervelle avec la seule occurrence d’une arnaque pyramidale qui réussit à durer dans le temps. Ces cartes d’amélioration sont acquises après chaque niveau, et constitue l’élément Rogue-like du jeu. Deux seront proposés à chaque fois, et les effets vont de simple “donne deux réserve de munitions supplémentaires”, un peu compliqué a utiliser comme “génère trois cercles alchimique qui vous confère un tour immédiat une fois dessus”, puissant mais restreint tel que “faites plus de dégâts si vous êtes dans la bordure de l’échiquier”, à juste l’équivalent d’offrandes divine comme “vous ne mourrez pas une fois par niveau”. Et je ne parle même pas des douves ou du bâton d’hypnose. Sachant que certaines peuvent être obtenus plusieurs fois pour des effets cumulé (une fois j’avais la capacité de tromper la mort trois fois). Mais il y a deux contreparties à ces cartes : La première est que ces cartes ne sont pas forcément que des bonus certaines ayant des malus, par exemple plus de puissance de feu pour votre canon miniature mais moins de distance de tir, ou alors des grenades qui peuvent autant vous tuer qu’endommager vos cibles si vous avez la malchance qu’elles rebondissent à côté de votre Roi. La deuxième contrepartie est que pour chacune de ces cartes d’amélioration pour votre royale terroriste, vous donnez une carte à l’armée adverse. Certaines appellent des renforts, d’autres appellent des renfort après quelques tours, d’autre encore crée des synergies entre les pièces adverse, certaines remplace des pièces par d’autre, d’autre contre vos propres cartes et cætera et cætera. Prenant ainsi exemple sur le roi Damoclès et son épée, mais sans apprendre la leçon et recommencer jusqu’à ce que votre jambe se retrouve pliée en deux dans le mauvais sens : certes votre bâton qui fait Shboom fait Shboom encore plus fort, mais maintenant vous devez faire avec une reine en plus (ce qui arrive obligatoirement à un moment), ou malgré le fait que vous venez de tuer le roi adverse, voilà qu’il faut se coltiner son fils le pion qui vient d’hérité de la couronne.
Et ne croyez pas que c’est pas si grave parce qu’il y a une limite. Il est tout à fait possible de se retrouver à plus de huit pions ou de deux cavaliers. Vous savez à quel point les Tours son primordiales aux échecs ? Et bien imaginez gérer trois de ces châteaux ambulant pendant que deux Reines décident de s’entrainer au shibari sur vous. Et en prime plusieurs pièce peuvent bouger pendant le tour adverse, heureusement que le coup du roc ne semble pas exister. Shotgun Kink reste néanmoins proche de son inspiration d’origine, puisque le but dans chaque niveau reste bien de tuer le roi adverse, qui prend au moins deux coup bien placé, et une fois cela fait vous passez au niveau suivant. Et ce jusqu’à que vous atteignez le roi final, qui n’est vraiment pas compliqué à tuer pour le coup. Oh certes, il prend quatre cases et il a beaucoup plus de point de vies, mais il est au premier rang, se déplace toujours d’une case à la fois, n’a aucun sens de préservation en s’avançant comme si je n’avait pas l’équivalent d’une mine claymore boosté aux hormones sur un bâton pointé dans sa direction, et au final sa taille imposante n’en fait rien de plus qu’une cible plus facile à atteindre.
D’ailleurs malgré le fait que le jeu tourne autour du shotgun, une arme à la réputation bourrine et sanglante à très juste titre, ce “combat de boss” est avec les deux premiers niveaux de chaque tentatives le seul moment où ont pourra effectivement être bourrin de manière constante. On a beau être dans un jeu inspiré de Rogue, c’est-à-dire un classique des années 80 sur micro ordinateur tel que l’Unix, lui-même inspiré de Donjon & Dragons, où chaque mort était définitif et il fallait donc recommencer avec un nouveau personnage de base et apprendre de chaque tentatives (d’où le terme “Rogue-like”), on est quand même dans un “chess-like”, un jeu de stratégie où chaque mouvement compte et un mauvais coup de fusil risque de vous causer un échec et mat à la découverte. Je trouve d’ailleurs très hilarant que via ce jeu on peut lié Jeux Vidéos, D&D, et les échecs avec un shotgun, les trois premiers ayant tous successivement eux cette période où on les piétinait allégrement car ils “corromps la jeunesse” pour finalement être bien acceptés avec le temps, là où un shotgun est un flingue, une arme de mort qui remplit cette fonction avec brio, de manière sanglante, et de sorte à refiler de la trypophobie à quiconque se trouve à côté d’une victime, mais là par contre personne n’a jamais rien dit. Faudrait essayer cette formule de “trois trucs sympas anciennement mal aimés + un truc parfaitement horrible que tout le monde accepte sans broncher” plus souvent, ça vous dit de mélanger comédie, japanimation et de la musique métal à la surexploitation des travailleurs sous un système capitaliste exacerbé par la pression sociale ? Ah, ben ça existe déjà sous le nom d’Aggretsuko, comme quoi j’ai peut-être trouvé une mine d’or. Car oui, je considère Shotgun King une petite pépite d’or.
Je précise néanmoins que le mot important est “petite”, on est ici sur un jeu pour quand vous avez quinze minutes à perdre et que pour je ne sais quel raisons vous n’avez pas envie de jouer à Tetris. Ce qui s’explique par le fait que le jeu de base à été fait sous 72 heures pour un petit concours GameJam. C’est peut-être mon TDAH, mais je trouve bien mieux de procéder par courte sessions. Mais même si vous êtes un féru d’échecs qui enchaine les parties tel un addict ayant un seuil de tolérance à la sérotonine plus haut que le mont Everest, le mode normal ne durera jamais plus de vingt minutes à moins peut-être que vous êtes sur le niveau de difficulté maximale, ou alors c’est ma manière bourrine de jouer malgré le fait que le jeu me punit pour ça. Mais si véritablement vous souhaitez le gros rush vous avez toujours le mode sans fin, débloqué une fois que vous avez détruit votre premier roi éponge à dégâts taille XXL. Je pense que ça devrait vous satisfaire, mais je ne fais que supposer, personnellement je n’y ai pas touché car si j’ai besoin d’un bad trip chronophage, j’ai Vampire Survivor LSD pour ça.
Il y a un autre mode, nommé “chase” pour course-poursuite, mais il n’est déblocable qu’en atteignant le niveau quinze du mode sans fin. Mais heureusement, contrairement à Vampire Strattera, le jeu n’est pas un débloqu-a-thon. Mais si le débloqu-a-thon ? Vous savez, le cousin du collect-a-thon ? Ce dernier à ne pas confondre avec son jumeau maléfique : le jeu à pattounes ? Enfin bref, le jeux ne prétend pas être intéressant en mettant trois paillettes sur une vieille chemise, ou en cachant 30 variation du même bâton à Shboom derrière des quêtes secondaires ou des défis idiots comme atteindre le niveau 75 avec ce personnages dans ce niveau précis avec cette arme évolué comme un maudit Pokémon. Non, Shotgun King sait que son attrait c’est un concept de jeu solide et une exécution implacable, donc les quelques défis ne chercheront rien d’autre qu’à vous pousser à tenter des tactiques spécifique pour que vous puissiez voir toutes les différentes manières vous pouvez transformer en gruyère vos anciens sujets.
Il est néanmoins temps que je portes à votre attention mes problèmes avec le jeu. Oh absolument rien de grave, ces problèmes vont de “Oh non, mon repas six étoiles de platine sur le guide Michelin est froid” à “je ne comprend pas pourquoi mon repas six étoiles de platine sur le guide Michelin est servit sur une assiette avec un motif à carreaux”. Commençons d’ailleurs par la dite assiette métaphorique : le jeu uttilise une esthétique “faux programme des années 80/90″. Et voilà c’est à peu prés tout. C’est très joli, c’est extrêmement bien fait, mais on se demande juste ce que ça fout ici. Je n’ai rien vis-à-vis de cette esthétique, Inscryption, un autre rogue-like jeu de plateau dont je parlerai un jour ou l’autre, uttilise aussi cette esthétique dans ses menu et j’aimais beaucoup. Mais Inscryption l’utilisait pour accentuer sa narration et renforcer ses thèmes, là où dans Shotgun King on ne voit pas trop le rapport entre un Roi qui décide de faire du terrorisme et le look vieux système d’exploitation qui a soigné son anorexie et fait une cure de botox. Mais il s’agit encore une fois de l’assiette, et elle semble être très apprécié de Punkcake Délicieux, les développeurs du jeu, car la plupart de leur jeux sont servit sur des assiettes similaires. Donc balayons cela sous le tapie en vertu de la règle de la coolitude, néanmoins pas avant d’avoir noté que le jeu en toute autre langue que Anglais change la police d’écriture pour une qui ressort malgré le filtre CRT avec angle réglable. C’est compréhensif puisque Punkcake a pour ambition de sortir un petit jeu par mois alors qu’ils sont littéralement deux Français et un Espagnol, qui en plus le font avec un moteur de jeu maison, donc vraiment pas le temps de faire du sur-mesure partout, mais cela me gêna suffisamment pour que je décide de juste jouer en Anglais malgré la possibilité de jouer en Français. Punkcake King a finalement pour dernier défaut son histoire. Accrochez-vous : Dans un royaume, les pièces immigre ailleurs parce que leur souverain est un alcoolique sous ses meilleures jours, et celui-ci réagit comme tout bon réactionnaire d’extrême droite dans n’importe quelle partie du monde et prend une arme pour foutre le bordel. Simple, clair et efficace tout en ne se prenant pas au sérieux, on est pas sur du Victor Hugo, mais on n’en demande pas vraiment plus. Je vais cependant être “ce gars-là” pour une fois, et dire que l’histoire fonctionne contre le jeu. Non pas parce qu’on incarne un méchant, mais parce qu’il y a une différence entre un Skeletor s’étouffant d’un rire maléfique alors qu’il domine le monde, et un Elon Musk pleurant le fait que ses investisseurs se barre parce qu’ils n’ont pas envie de faire avec sa connerie quotidienne. A savoir que le premier assume sa méchanceté et est fun, et que l’autre est pathétique, me donne un calcul rénale, et je souhaite juste qu’il laisse mon site à shitpost tranquille. Cela est exacerbé par le dialogue du boss final qui révèle n’avoir été “le bon roi” que pour pouvoir couper l’herbe de son rival. Ça vous fait avoir de la peine pour littéralement toutes les autres pièces, ils sont coincés entre les bottes d’un dictateur et un faux cul, et dans les deux cas personne n’aime où se retrouve leurs langues.
-Mais Hugo, pourquoi ne pas juste sauter l’histoire ? C’est juste trois petite cinématiques, pas vrai ?
Très juste, ce qui m’amène au vrai problème : le fait qu’à chaque tentative je doit me préparer à faire un quintuple clic pour passer outre l’histoire. Je pense que niveau de difficulté 3 avec le shotgun baïonnette, j’ai très explicitement vu suffisamment l’intro et je veux juste jouer. Même avec le mode “Speedrun” activé dans les options on doit faire ce quintuple clic. Je ne connais rien au moteur Sugar, mais je doute que l’ajout d’une option “skip all dialogues” risque de transformer Punkcake en Crêpe Flambée.
Enfin, c’est là que s’arrête les défauts de Shotgun King, qui ne lui enlève rien. Malgré le court temps de programmation puis de polish (le jeu est en version 1.37), le jeu tourne au quart de tour et est parfaitement conçu de A à Z. Vient donc la question de si il vaut son prix, à savoir 10 euros… et je ne sais pas. Parce que je ne l’ai pas acheté, je l’ai reçu gratuitement. Et avant de le posséder, mon envie de posséder le jeu était non-existant. Je n’ai donc pas un cadre de référence pour savoir. Ce que je sais par contre c’est que Punkcake Délicieux ont fait un excellent jeu, qu’ils se tuent à la tâche pour faire un bon jeu par mois, et que si vous achetez le jeu sur Itch.io ils vous donnent gratuitement une clé Steam. A vous de juger.
https://punkcake.itch.io/shotgun-king
En conclusion : il y a une raison pour laquelle le monde se souvient de la France pour la guillotine. Les pièces devraient donner du valium à ces despotes, détruire leur arsenal, et leur planter la baïonnette la où je pense pour ensuite faire une démocratie. Et me dites pas qu’ils ne peuvent pas fonctionner sans les rois, il y a littéralement une carte pour les remplacer par un système théocratique ! Certes, c’est toujours le merdier, mais au moins on tente un truc. Robespierre fut pas mieux, mais on se débrouille depuis qu’on l’a guillotiné lui aussi
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Hey, cet article est finie. Si vous l’avez apprécier vous pouvez me laisser un petit quelque chose sur mon Ko-fi : https://ko-fi.com/larubriqueabroc ce n’est pas une promesse que je vaincrais mon TDAH et en ferai d’autre, mais ça peut être une bonne motivation.
Passez une bonne journée et à bientôt.
-Hugo.T.N. Milan
This entry was posted on Mardi, décembre 5th, 2023 at 14:28 and is filed under Jeux-vidéo. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.